Dysplasie de la hanche
Introduction
La dysplasie de la hanche est une anomalie de développement de l’articulation coxofémorale . Le chien naît avec une hanche normale, mais pendant la période de croissance peuvent apparaître des modifications pathologiques qui conduiront éventuellement à la dysplasie coxofémorale. La dysplasie de la hanche est une maladie complexe et plusieurs questions demeurent sans réponse.
Incidence
La dysplasie peut affecter toutes les races de chiens, mais les chiens de grandes races et de races géantes en sont particulièrement prédisposés. En particulier chez les races suivantes : Bouvier bernois, Rottweiller, Golden retriever, Berger allemand, Dogue Allemand, St-Bernard, Terre-neuve. Il n’y a pas, par contre, de prédisposition de sexe.
Origine de la maladie
L’origine et la progression de la dysplasie de la hanche chez le chien sont vraisemblablement multifactorielles. On s’accorde à dire qu’il s’agit d’une maladie génétique dont le développement et la sévérité dépendent de facteurs environnementaux. Une étude effectuée sur le Berger Allemand a permis de montrer que l’incidence de dysplasie de la hanche était de 85% chez des chiots issus de deux parents dysplasiques, 52% lorsqu’un seul parent était dysplasique et 37,5% lorsque les deux parents étaient normaux. Cependant une sélection rigoureuse sur plusieurs générations permet de diminuer significativement ce pourcentage à 17%.
Les facteurs externes qui peuvent influer sur l’apparition et la sévérité de la maladie sont les suivants :
La nutrition (déficience alimentaire, suralimentation, accès illimité à la nourriture, excès de calcium, de vitamine D et de vitamine C)
Des exercices trop violents ayant pour conséquence un stress majeur de l’articulation.
Un déséquilibre hormonal ( bien que l’implication de ce dernier reste à prouver)
La conformation du chien ( grandes races à croissance rapide, chien trapus rond et gras, faible masse musculaire pelvienne)
Signes cliniques
Il n’y a pas, à proprement parler, de signe clinique caractéristique de la dysplasie de la hanche, en effet, les signes cliniques peuvent varier d’un chien à l’autre et dans le temps. De même, un chien dysplasique peut ne jamais montrer de symptômes.
Chez le chien en croissance, on sera particulièrement attentif aux éléments suivants :
- Diminution de la tolérance à l’exercice. Réticence à marcher, courir, sauter et monter les escaliers. Préfère s’asseoir ou se coucher. Boiterie d’un ou des deux membres pelviens. Course en saut de lapin.
Chez le chien adulte, on sera alerté par les comportements suivants :
- Difficulté à se lever, raideur ou boiterie à froid. Diminution de l’activité physique. Hésite à sauter et à monter les escaliers. Boiterie d’un ou des deux membres pelviens.
- Démarche anormale (Balancement du train arrière, foulés de petite amplitude au train arrière, hyper extension des tarses en station et en phase de propulsion, transfert du poids vers les membres thoraciques.)
Mais quoiqu’il en soit il convient de confirmer la diagnostic par des examens complémentaires et l’avis d’un vétérinaire.
Traitement
Il y a plusieurs options thérapeutiques, dont les buts sont d’éliminer la douleur, maintenir la fonction articulaire, et améliorer la qualité de vie du chien en général.
Le traitement conservateur :
- Exercice physique contrôlé sans activité violente ( nage, marche fréquente avec période de repos)
- Gestion du poids de l’animal (éviter toute surcharge pondérale)
- Physiothérapie
- Médication ( Anti-inflammatoires, Chondroprotecteurs, Corticostéroïdes)
- Médecine alternative (acupuncture, homéopathie etc
)
Le traitement chirurgical :
Plusieurs techniques chirurgicales peuvent être utilisées en fonction de l’avançée de la maladie
La triple ostéotomie du bassin
L’arthroplastie coxofémorale par exérèse de la tête et du col fémoral
L’arthroplastie coxofémorale par la mise en place d’une prothèse totale de la hanche
La symphysiodèse pubienne juvénile.
Prévention de la dysplasie de la hanche
La prévention demeure le meilleur traitement de la dysplasie de la hanche. Elle doit se faire par une sélection sévère et rigoureuse des sujets reproducteurs. Il faut favoriser la reproduction :
De sujets certifiés, de conformation bonne ou excellente et dont la lignée est exempte de dysplasie de la hanche depuis plusieurs générations.
De sujets dont l’index de laxité les confirme dans les meilleurs de leur race.
De sujets reconnus pour produire des rejetons exempts de dysplasie de la hanche
Iconographie:
Hanche saine |
Dysplasie légère |
Dysplasie marqué |
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Dysplasie sévère |
Prothèse totale de la hanche |